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Haut Mbomou Haut'n line
3 décembre 2011

En Afrique centrale, difficile traque de l'Armée de libération du Seigneur

angopAfricains et Américains redoublent d'efforts pour  neutraliser l'Armée de libération du Seigneur (LRA), une rébellion qui sévit depuis vingt ans en Ouganda et dans les pays voisins. Mais, disent les analystes, la tâche reste difficile.

En octobre, les États-Unis ont annoncé le déploiement d'une centaine de soldats pour participer à la traque du chef de la LRA, Joseph Kony. L'Union africaine (UA) a elle promis de passer à la vitesse supérieure pour mettre un terme à l'une des rébellions les plus brutales au monde.

Mais selon les experts, l'engagement militaire ne sera pas suffisant pour venir à bout de la guérilla.

"Même s'il y a enfin une chance de mettre la LRA en échec, une action militaire solide et une diplomatie énergique sont nécessaires," notait  récemment l'International Crisis Group dans un rapport. "L'UA, en particulier, doit  agir rapidement pour assumer son rôle de garant de la sécurité continentale."

La LRA est accusée de massacres de civils, de mutilations et  d'enrôlements forcés d'enfants.

Depuis son émergence dans le nord de l'Ouganda en 1988, ses combats contre les forces ougandaises ont fait des dizaines de milliers de morts et 1,8 million de déplacés. Au fil des ans, la rébellion s'est étendue en République démocratique du Congo, en Centrafrique, au Soudan du Sud.

Aujourd'hui, ses combattants ne seraient plus que quelque centaines. Mais ils sont considérés comme particulièrement aguerris.

L'armée ougandaise a salué l'arrivée des troupes américaines. Mais elle aussi pointe encore l'ampleur de la mission à remplir.

"Envoyer 100 soldats ne peut pas être la seule solution," estime son porte-parole, Felix Kulayigye. Même avec un dispositif de surveillance aérienne sophistiqué, pister les rebelles dans la jungle est difficile, pointe-t-il.              

Les forces ougandaises concentrent leur traque en Centrafrique, où Joseph Kony se cacherait.

Les Américains ont eux "pré-déployé" des troupes pour des visites en zones frontalières et sont "encore en discussion avec l'Ouganda et  d'autres pays concernés pour déterminer les meilleurs endroits pour le déploiement", explique Daniel Travis, porte-parole de l'ambassade des Etats-Unis en Ouganda.

Un comité onusien doit lui se réunir la semaine prochaine dans la capitale centrafricaine, Bangui, pour discuter de la façon de déloger les derniers combattants. Dans le passé, la coordination entre armées de la région a souvent  fait défaut.

Mais la chasse ne sera "pas facile", estimait lui aussi récemment  Richard Downie, du Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) de  Washington.

"A moins que des efforts ne soient entrepris pour traiter les sentiments d'injustice qui avaient conduit à la naissance du groupe, même la mort  ou la capture de Kony et de ses principaux commandants risque de ne pas être suffisant pour en venir à bout," prévenait-il.

Les affrontements avec la LRA avaient cessé en 2006, au lancement d'un processus de paix qui s'est effondré deux ans plus tard. Depuis, la LRA a tué plus de 2.400 personnes, en a enlevé 3.400 autres et a provoqué le déplacement de 380.000 personnes, selon les Etats-Unis et l'ONU.

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