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Haut Mbomou Haut'n line
22 mars 2011

L’Union Africaine UA pour une fédération des forces des Etats de l’Afrique centrale pour combattre ensemble la LRA

Une fédération des forces des Etats de la sous-région de l’Afrique centrale est préconisée par l’Union Africaine pour constituer une armée suffisamment forte qui puisse venir à bout de la rébellion ougandaise de la LRA semant la terreur dans l’Est de la RDC et les autres pays voisins

L’Union Africaine (UA) organisera dans les tout prochains jours une concertation avec les pays de l’Afrique centrale et de l’Est en vue de fédérer les efforts pour lutter et mettre fin au phénomène des rebelles ougandais de l’Armée de résistance du seigneur (LRA) ainsi que des nomades Mbororo en RDC.

M. Emmanuel Mendoume Nze, représentant spécial du président de la Commission de l’UA qui a donné ces détails lundi à Kinshasa, séjourne en RDC à la tête de cette délégation qui a été reçue en audience par le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur et de la sécurité, Adolphe Lumanu Mulenda Bwana N’Sefu.

Selon l’ambassadeur Nze, le problème de la LRA comme celui des nomades Mbororo qui sèment l’insécurité en province Orientale, préoccupe l’Union africaine. Un agenda sera mis en place lorsque l’UA aura obtenu toutes les informations directement des pays concernés par ce phénomène, notamment la RDC, la RCA, l’Ouganda et le Soudan, a-t-il précisé. La délégation qu’il conduit a été dépêchée par l’UA auprès des pays de la sous-région pour réunir le plus d’informations possibles à ce sujet.

La LRA demeure une épine dans le processus de paix dans les Uélés

La LRA est un défi majeur à relever pour la stabilisation de la situation sécuritaire et humanitaire dans les Uélés. Après les agences humanitaires du système des Nations unies, l'UA s'implique dans le règlement de la question de la LRA. Après Mme Valérie Amos, secrétaire générale adjointe de l'Onu aux Affaires humanitaires qui a fait part de cette préoccupation au gouvernement avant d'en informer le Conseil de sécurité après son dernier séjour dans les Uélés, une délégation de l'Union africaine conduite par Emmanuel Mendoume Nze, représentant spécial du président de la Commission de Défense et sécurité de l'UA à Kinshasa a exprimé la préoccupation des Etats africains sur la question de la LRA. C'était au cours d'une audience que le vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, Adolphe Lumanu, a accordé à ce groupe des diplomates africains.

A l'issue de l'audience, Emmanuel Mendoume Nze a déclaré : «Le phénomène LRA préoccupe beaucoup l'Union africaine et sa Commission «Défense et Sécurité» dans les Etats membres de la sous-région, concernés par le problème de la LRA, en vue de se concerter sur la manière de mettre fin au phénomène LRA. Et de souligner que les Etats membres vont conjuguer leurs efforts pour y mettre fin le plus tôt possible.

La délégation de l'UA a évoqué également la question de Mbororo dans cette partie de la Province Orientale. La partie congolaise et celle de l'UA sont unanimes à reconnaître qu'il y a lieu de mettre en place une structure pour collecter les informations afin d'éradiquer les phénomènes LRA et Mbororo dans les Uélé.

Rappel des faits

Pour permettre un retour sécurisé aux personnes déplacées par le conflit, les humanitaires et la Société civile locale avaient fait un plaidoyer pour qu'une attention renouvelée soit accordée à la recherche d'une solution régionale devant permettre le démantèlement des groupes armés d'opposition à l'Est dont les FDLR et la LRA.

Le gouvernement qui n'a pas encore précisé sa position au sujet d'une concertation régionale sur la question de la LRA a dépêché deux ministres sur place pour rassurer et écouter les populations locales. Il s'agit de Charles Mwando Nsimba de la Défense nationale qui était accompagné de Roger Meece, représentant spécial du secrétaire général de l'Onu en RDC et de Ferdinand Kambere, ministre des Affaires sociales et Actions humanitaires. En compagnie de Abdou Dieng, représentant du PAM en RDC, ce dernier a bouclé une tournée humanitaire, le vendredi 18 mars dans cette partie du pays.

Le gouvernement de la RDC et les représentants de la population du district du Haut-Uélé n'arrivent toujours pas à parler le même langage sur les menaces des rebelles ougandais de la LRA contre la population civile. A l'issue d'une visite officielle effectuée, vendredi 18 mars, à Dungu et à Faradje dans la Province Orientale, le ministre de la Défense a souligné qu'il ne reste plus qu'une dizaine d'éléments de la LRA. La Société civile locale conteste et dresse son propre bilan.

A propos des effectifs des rebelles de la LRA actifs dans cette partie de la Province Orientale, Mwando Nsimba a déclaré à Radio Okapi : «On peut parler de dix ou vingt, je maintiens ma position. Dans la mesure où je viens d'abord de me rendre compte des réalités sur terrain, qui confirme cela. L'amélioration est nette, mais il ne faut pas baisser la garde». Le président de la Société civile de Faradje, Abbé Guillaume Abiandroa, n'est pas d'accord avec le ministre de la Défense: «Nous qui vivons sur terrain, nous contredisons cela. Premièrement, personne n'a été dans la forêt pour compter les éléments de la LRA; d'autant plus que nos militaires sont eux-mêmes victimes de ces exactions. Il y a des militaires qui sont morts et d'autres qui sont blessés. Nos populations ne peuvent aller au-delà de 5 kilomètres de la cité. On ne va plus aux champs».

La question de la LRA qui nécessite une autre concertation politico-militaire régionale entre l'Ouganda, la RDC, la RCA et le Sud-Soudan, doit interpeller tout le monde au moment où la RDC s'engage dans le processus électoral. Le gouvernement doit élaborer une stratégie globale de paix et de lutte contre les groupes résiduels de la LRA pour booster le développement des districts du Haut-Uélé et du Bas-Uélé, en partenariat avec les agences du système de l'Onu et des acteurs humanitaires nationaux et étrangers. Sinon la population locale va croupir dans un dénuement indescriptible.

L’Evêque de Dungu appelle le gouvernement à agir contre la LRA !

En dépit de toutes les opérations militaires menées dans la Province Orientale, le degré de nuisance des rebelles ougandais de la LRA reste entier. Incursions, enlèvements, massacres, viols, vols, pillages et autres exactions sont toujours perpétrés contre les populations civiles de cette partie du pays. Voilà pourquoi l'évêque du diocèse de Dungu-Doruma fustige la position du gouvernement central sur la menace de ces rebelles sanguinaires, rapporte Radiookapi.net

Mgr Richard Domba Mady, évêque de Dungu-Doruma, a adressé une lettre pastorale en lingala qui  a été lue dans toutes les paroisses du territoire de Dungu, dimanche 20 mars. Pour le prélat, Kinshasa continue à minimiser l'ampleur de la situation sécuritaire dans les districts du Haut Uélé et du Bas Uélé. Il déplore par conséquent le fait que le gouvernement sous estime l'effectif des rebelles ougandais.
 
Par des interrogations, le prélat catholique s'est mis à balayer les arguments non convaincants présentés par le gouvernement congolais selon lesquels il n'existe qu'une dizaine de rebelles de la LRA.  "Le gouvernement dit qu'il y a une dizaine des LRA. Mais s'il [en est ainsi], pourquoi tous ces contingents des FARDC qui se trouvent ici ? L'UPDF [l'armée ougandaise], la Monusco, c'est seulement pour une dizaine des personnes qui sont là ? Est-ce une dizaine de personnes qui commettent des atrocités du côté de Faradje, du coté d'Aba, puis ici à Dungu, à Bangadi, à Doruma jusqu'à Banda ?" s'est-il interrogé.

Aussi Mgr Richard Domba a-t-il demandé au gouvernement de ne pas continuer à banaliser cette rébellion qui ne cesse de faire des victimes parmi les civils et militaires congolais. Quant à la solution à la récurrente problématique de la LRA de Joseph Kony, il privilégie la solution négociée à l'option militaire. "Ce n'est pas par la force que les rebelles [de la LRA] sont sortis de l'Ouganda. Je crois que c'est à cause des pourparlers. Moi, je pense qu'il faut aussi envisager cette piste-là", a-t-il proposé. En plus, Mgr Richard Domba a souhaité la fin de cette situation d'insécurité pour permettre aux citoyens de ces contrées d'aller voter normalement, le moment venu.

Quarante-huit heures plus tôt, lors de sa visite à Dungu, vendredi 18 mars,  le ministre de la Défense, Mwando Simba, a souligné qu'il ne reste plus qu'une dizaine d'éléments de la LRA sur le terrain. Le président de la société civile de Faradje, Abbé Guillaume Abiandroa, a contesté cette affirmation, estimant que "personne n'a été dans la forêt pour compter les éléments de la LRA."

Le Potentiel/L’Observateur


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